L’agence de développement économique a redéployé ses pièces sur l’échiquier régional. Elle réaffirme ses ambitions de maillage et d’accompagnement des entreprises de toutes natures, particulièrement en ces temps difficiles.
C’est une petite révolution qui s’opère dans la gouvernance de Dev’up, agence de développement économique de la région Centre-Val de Loire. Depuis sa création en 2017, c’est le président de la Région lui-même, François Bonneau, qui en assurait la présidence. Lors de l’assemblée générale qui s’est tenue en novembre dernier, il a cédé sa place à Emmanuel Vasseneix, PDG de la Laiterie de Saint Denis de l’Hôtel dans le Loiret. Un industriel aux commandes du développement économique de la Région, c’est un symbole fort. Ce n’est pas une rupture pour autant, puisque François Bonneau devient président délégué. En revanche, et c’est là sans doute que les choses pourraient être orientées un peu différemment, Emmanuel Vasseneix est un patron engagé pour une économie à la fois vertueuse, innovante et si possible de rupture. Rassembleur autour de ces valeurs, il n’a pas l’habitude de mâcher ses mots. « Je suis un homme du collaboratif, dit-il volontiers. J’arrive dans une période compliquée, après le COVID et en guerre ukrainienne. Il faut être efficace dans tous les domaines, mais celui de l’énergie n’est pas de nature à rassurer. A nous, Dev’up, d’apporter un service fort et efficace à l’entreprise ». Dev’up qui réaffirme sa mission première de maillage de l’écosystème régional et d’accompagnement des entreprises qui veulent la rejoindre. « La croissance endogène est capitale, insiste Emmanuel Vasseneix, avant même de faire venir d’autres entreprises. Notre région est une terre d’innovation, je pense que l’avenir se vivra avec les jeunes qui nous ferons penser autrement et avec les nouvelles technologies ».
Résoudre les paradoxes
Dev’up aborde cette nouvelle année, auréolée des succès engrangés en 2022, grâce à son réseau d’ambassadeurs issus des consulaires et des communautés de communes. Quarante implantations accompagnées dont cinq étrangères, qui ont permis le maintien ou la création de 1 200 emplois et 460 000 millions d’euros d’investissement sur le territoire (Vorwerk en Eure-et-Loir, Elogen à Vendôme ou SKF à Tours). Dev’up redit son ambition d’accompagner la croissance interne et les projets de relocalisation. « Mais pour cela, il va falloir optimiser le foncier disponible, avertit Emmanuel Vasseneix, ne serait-ce que pour résoudre le paradoxe d’un pays qui veut réindustrialiser et rapatrier les entreprises, mais qui veut le ZAN (Zéro Artificialisation Net).
On a des entreprises à implanter, du développement endogène à assurer. L’ingénierie doit nous permettre de densifier les zones et d’assurer le développement économique durable, pour les entreprises et les salariés qui y travaillent ».
Sur le front de l’artisanat, nouveaux projets pour la marque alimentaire régionale © du Centre, qui fédère désormais 165 entreprises. Aline Mériau, présidente de la CMA Régionale, se réjouit que le programme se pérennise. « Si le gouvernement a mis le « quoi qu’il en coûte » pendant deux ans, dit-elle, il faut continuer d’accompagner les 80 000 salariés de l’artisanat en Région ». Emmanuel Vasseneix enfonce le clou : « Je suis affolé de voir que la France n’est plus un pays transformateur, mais souvent producteur. La Région est facilitatrice en ce sens, alors profitons-en ».
Pour mener l’évolution que réaffirme l’agence, Stéphane Aufrère en devient le directeur. Ancien directeur de l’Attractivité et de l’Animation Territoriale, il connait parfaitement son sujet, et prend la suite de Jean-Louis Garcia amené à d’autres fonctions au sein de Dev’up.
Jean-Louis Garcia qui assure que « Les sujets de l’innovation qui nous ont motivés restent d’actualité, en ajoutant la cybersécurité et l’accélérateur de transition écologique ».
Stéphane de Laage