Aujourd’hui, mesurer la performance d’une entreprise sous l’angle financier seul ne suffit plus. La santé des entreprises est mise à mal par le manque de main d’œuvre. Les salariés, plus uniquement motivés par le gain monétaire, s’intéressent à la marque employeur, son impact environnemental. Cette évolution sociétale impacte les entreprises qui doivent être attentives à de nouveaux paramètres pour s’assurer de leur performance.
Traditionnellement, les indicateurs de gestion des entreprises sont uniquement des données financières, induites par les obligations réglementaires comptables. On parle de chiffre d’affaires, de bénéfice, de capacité d’auto-financement, de l’excédent brut d’exploitation ou encore, pour des entreprises de plus grandes tailles, du poids dans le PIB. Toutefois, ces valeurs chiffrées, tournées la plupart du temps autour de notions monétaires, ne permettent pas toujours d’analyser les enjeux de transition écologique, de bien-être au travail ou d’impact territorial.
« Les entreprises sont de plus en plus préoccupées par ces sujets, précise Myriam Couty, spécialiste de la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises), mais elles ont besoin d’être accompagnées. L’angle d’approche reste écologique, d’ailleurs, souvent, les dirigeants qui souhaitent mettre en place une démarche RSE pensent que le « E » correspond à Environnement. Leurs préoccupations sont orientées autour de la réduction de leurs consommations d’énergie, de leurs déchets ou vers l’instauration de circuits courts pour leurs approvisionnements. C’est une première étape de prise de conscience, mais je leur explique qu’il y a d’autres champs à investir comme l’aspect social, sociétal, les achats, la gouvernance pour que l’entreprise soit pleinement engagée dans une logique de responsabilité. »
Néanmoins, on constate que les entreprises agissent sur ces volets, sans en avoir conscience. Des indicateurs existent, mais sont cloisonnés à une personne ou à un service. Par exemple, le service RH réalise et collecte les données de l’enquête sociale, laquelle n’est pas diffusée au conseil d’administration. Le responsable achat se démène pour trouver des fournisseurs au plus près, passe du temps à créer et suivre une charte de qualité dont personne ne soupçonne l’existence au sein de l’entreprise.
Pour Myriam Couty, « ces nouveaux indicateurs de performance doivent être rattachés à une démarche globale. La transversalité est l’approche qui permettra aux entreprises de rester compétitives et attractives auprès de leurs clients, de remporter des marchés publics et de fidéliser leurs salariés. »
Même si les ratios financiers occupent toujours la première place pour mesurer la santé économique des entreprises, les nouveaux indicateurs, tels que l’ancienneté des fournisseurs ou encore la provenance des matières premières, sont à prendre en considération pour affirmer les valeurs de l’entreprise et assurer son développement, en lien avec l’évolution sociétale.
Emilie Marmion
10 nouveaux indicateurs à suivre
- Enquêtes de satisfaction clientèle
- Nombre de rencontres partenaires
- Distance moyenne des fournisseurs en km
- Évolution de la consommation des flux (eau, électricité, déchets)
- Montant acheté aux entreprises locales/nationales
- Nombre d’interventions auprès de manifestations locales, de scolaires
- Ratio entre le salaire le plus haut et le plus bas
- Ancienneté moyenne des salariés
- Taux d’absentéisme
- Taux de parité au sein de la gouvernance (H/F – Age – Postes)
