Vergnet Hydro : affermage en Afrique

Le gouvernement du Bénin vient de signer avec un consortium de trois entreprises françaises, UDUMA et VERGNET HYDRO à Orléans, ERANOVE à Paris, un contrat d’affermage de 10 ans pour un service de l’eau potable continu. À l’horizon 2030, 9,3 millions d’habitants de zones rurales béninoises auront accès à l’eau potable.

C’est une progression formidable dans l’aventure du groupe orléanais Vergnet Hydro. La pompe mécanique qui a fait ses premiers succès en Afrique sub-saharienne, s’est progressivement électrifiée par l’énergie solaire, et modernisée au fil de la recherche et des évolutions.Grace à cette technologie, Vergnet Hydro s’est implantée au fil du temps en Côte d’Ivoire, au Togo, au Mozambique, et même dans des pays politiquement plus sensibles comme le Mali et la RCA où elle est toujours présente.

Vergnet Hydro frappe un grand coup cette fois, en s’ouvrant le marché de l’affermage de l’eau au Bénin. Fort de son expérience au Burkina et au Mali, sa société de services dédiée Uduma, prend en charge l’adduction, mais aussi la modernisation du réseau existant. « Il faut trouver une solution à la question de la maintenance, précise Christophe Leger, DGA de Vergnet Hydro. C’est une question de service et de santé publics ». Uduma commencera donc par dresser un inventaire des installations, qui sera suivi d’un diagnostic et de travaux de mise à niveau. Le service sera élargi à de nouvelles localités, 22 nouveaux systèmes d’approvisionnement en eau potable seront installés. Ainsi, les réseaux de distribution existants seront densifiés. « Nous atteindrons un taux de desserte de 100 % d’ici à 2030, soit 9,3 millions de personnes ayant l’accès à l’eau potable par près de 18 450 km de canalisations », précise Christophe Leger. Il faudra aussi former des fontainiers pour les relevés de compteurs, des hydrauliciens et électriciens. Pour l’ensemble de ce seul contrat, Uduma devrait créer 4 500 emplois. « Actuellement, l’eau est gérée par près de 200 régies municipales ou opérateurs locaux. Le Gouvernement a eu envie de mettre de la cohérence dans tout cela ». Si Vergnet Hydro a été choisi pour cette mission délicate, c’est pour la caution technique, et l’ingénierie financière dont elle a déjà fait preuve en d’autres pays.

Christophe Léger, DGA de Vergnet-Hydro

Mission humaine

Dans ses ateliers d’Ingré, Vergnet Hydro fabrique des pompes mécaniques et assemble des pompes électriques. Une quarantaine de salariés, administratifs et techniques, sont ainsi au service de l’eau en Afrique. Au-delà de l’économie, la mission est humaine et sacrément opérationnelle. Mais la réalité du terrain est parfois compliquée. « En ce moment, la difficulté n’est pas de livrer l’Afrique, précise Christophe Léger, mais de se fournir en matériel nécessaire à la construction des pompes ». Le métal manque et des conteneurs sont bloqués dans les ports d’Asie ou d’ailleurs. Un mal mondial qui rend l’accès à l’eau potable, lui aussi difficile.

Ajoutons que certains pays comme le Mali et la RCA sont en partie sous influence de groupes armés et de bandits, rendant le travail difficile et parfois dangereux. « La modernisation est une façon d’éviter de laisser les terres en friche, terreau du terrorisme. Et Christophe Leger insiste : pas question de faire courir de risque à nos personnels, mais pas question non plus de baisser les bras ».

Stéphane de Laage

Facebook
Twitter
Envoyer à un ami
LinkedIn